À l'occasion des 17e Assises Nationales du Centre-ville, qui se tiendront les 7 et 8 juin à Valenciennes, l'association Centre-ville en mouvement dévoile les résultats de son baromètre dédié au commerce dans les cœurs de ville. Explications.
Les problématiques liées à la dynamisation de centre-ville font partie des préoccupations des Français. C'est l'enseignement du 8e baromètre de Centre-ville en Mouvement, dont les résultats ont été dévoilés ce jeudi 1er juin, dans le cadre des prochaines Assises Nationale du centre-ville qui se tiendront la semaine prochaine. "Pour ce baromètre, nous avons interrogés 2 500 personnes de 18 ans et plus, un échantillon de l'ensemble des Français. Parmi eux, 730 répondants sont issus des communes bénéficiant du programme Action Cœur de Ville", détaille Julie Gaillot, directrice Pôle Society de l'institut CSA. Et cette dernière ajouter :
C'était intéressant de pouvoir faire un zoom assez poussé sur la vision de cet échantillon vis-à-vis de leurs centres-villes par rapport à l'ensemble des Français
Parmi les principaux enseignements de ce nouveau baromètre figure l'importance du centre-ville aux yeux des Français. 61 % des répondants se disent ainsi y être attachés. Un attachement qui s'avère plus important chez les moins de 35 ans (73 %) et chez les habitants des communes Action cœur de ville (67 %), programme créé depuis 2018 dont l'ambition est de redynamiser les villes moyennes. "On le voit, cette population est davantage informée et sensibilisée sur la modernisation de leur agglomération", assure Julie Gaillot.
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70 % des Français fréquentent leur centre-ville
De manière générale, le sujet des centres-villes et de leur redynamisation semble intéresser les Français. 65 % des répondants estiment que cette problématique les préoccupent, soit une hausse de 7 points par rapport à 2022. "Les Français se réintéressent à ce sujet, qu'ils avaient délaissé ces derniers mois du fait d'autres sujets d'actualité plus prégnants (Covid, crise du pouvoir d'achat, présidentielles, etc.)", souligne Julie Gaillot, avant de préciser :
Cette préoccupation est également plus forte auprès des habitants des communes bénéficiant du programme Action cœur de ville puisqu'ils sont 70 % confier s'y intéresser de près (+ 4 points).
Côté fréquentation, 7 Français sur 10 disent se rendre dans leur centre-ville une fois par semaine. Une proportion qui se stabilise selon le baromètre et qui est, une fois encore, plus importante chez les moins de 35 ans. Ils sont ainsi 80 % fréquenter leur centre-ville chaque semaine. "Pour la jeune génération, c'est un lieu synonyme de sorties, de loisirs et de plaisirs", souligne Julie Gaillot.
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Les élus, pas les seuls acteurs
En revanche, si les Français sont attachés à leurs cœurs de ville, ils sont nombreux à juger qu'ils sont en déclins. 41 % des répondants ont cette impression. "Il y a un sentiment de désertification qui est fort", insiste Julie Gaillot. Et quand on interroge les Français sur les acteurs légitimes pour agir contre ce déclin, ces derniers citent logiquement le maire (71 %). Mais les élus ne sont plus les seuls à pouvoir agir. Ainsi, selon 49 % des répondants les commerces de proximité peuvent être aussi acteurs de ce nouveau dynamisme et 35 % pensent que les citoyens et consommateurs ont également leur rôle à jouer. Julie Gaillot analyse :
Dans la tête des Français, la modernisation des centres-villes n'est plus uniquement dans les mains des élus, c'est l'affaires de tous.
Dans ce contexte, le baromètre démontre que pour plus de 3 Français sur 10 (37 %) la dynamisation des commerces en centre-ville est prioritaire, devant le stationnement (31 %) et la sécurité des biens et des personnes (30 %). "Pour 89 % des personnes interrogées, effectuer ses achats dans les commerces en centre-ville est un acte citoyen. Cela reste toutefois du déclaratif et de l'intention. Cela ne veut pas dire qu'ils ne vont pas au supermarché", détaille Julie Gaillot, avant d'ajouter :
L'idée de faire ses courses dans les commerces de proximité est corrélée à l'idée que les produits sont plus frais et plus chers. Donc, en ces temps de contrainte du pouvoir d'achat, il est possible que les consommateurs se rendent moins en centre-ville.
Parmi les commerces de proximité jugés indispensables en centre-ville, les boulangeries (81 %) arrivent en tête. Suivent ensuite les pharmacies (75 %) et les boucheries/charcuteries (69 %). Les terrasses de café sont également largement citées par les Français. Plus de 8 répondants sur 10 estiment qu'elles contribuent à l'animation, à la vie économique et à l'attractivité du centre-ville. Même chose pour l'apparition des "halles gourmandes". 95 % des Français estiment que le développement de ces nouveaux lieux est une bonne chose pour les centres-villes.