En tant que futur entrepreneur, identifier les aides auxquelles vous pouvez prétendre peut clairement vous donner un coup de pouce, notamment financier, pour concrétiser votre projet. Mais attention de ne pas comptez que sur ces dispositifs pour concrétiser votre projet. Voici quelques conseils.
France Active, Réseau Entreprendre, l'Adie ou encore les conseils départementaux… les structures d'accompagnement proposant des aides à la création d'entreprise sont de plus en plus nombreuses. De quoi vous faire perdre la tête. Et votre latin. Pour vous y retrouver, sachez qu'un site dédié - les-aides.fr - existe, vous permettant de lister tous les dispositifs accessibles dans votre région. "Il faut vraiment rappeler que des aides, il en existe pour tous les profils d'entrepreneurs", insiste Nathalie Carré, experte entrepreneuriat au sein de CCI France. En revanche, elles ne sont là que pour vous aider à concrétiser votre projet, pas pour le financer en totalité. "Cela va compléter un apport personnel un peu faible ou faciliter l'accès à un emprunt bancaire. Mais cela n'ira pas plus loin. Si vous partez avec zéro euro d'apport, vous ne parviendrez jamais à emprunter 100 000 euros grâce aux aides, il faut en avoir conscience", prévient Olga Romulus, expert-comptable chez Fiducial.
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De son côté, Florence Soubeyran, responsable des marchés Commerce et Franchise Banque Populaire chez BPCE estime que les aides et autres prêts d'honneur "peuvent avoir un vrai effet levier auprès des banques. Si vous parvenez, par exemple, à booster votre apport de 10 %, la banque sera en capacité de vous prêter davantage et donc cela augmentera de fait votre capacité d'investissement." En revanche, si vous avez tendance à vous reposer uniquement sur ces dispositifs d'accompagnement, cela n'aidera pas votre entreprise. Au contraire. Nathalie Carré prévient ainsi :
Il ne faut pas se cacher derrière les aides. Si vous comptez trop dessus, c'est que vous n'avez pas, in fine, le profil pour entreprendre.
"Jouer sur les différents dispositifs est une saine gestion et il ne faut pas s'en priver. Mais cela ne fait pas tout. En tant qu'entrepreneur, vous devez rester maître de votre destin et afficher clairement votre détermination pour réussir", insiste-t-elle. L'experte en entrepreneuriat conseille aussi, avant de vous lancer dans la chasse aux aides, de réfléchir à celles dont vous aurez réellement besoin. Et de mesurer le temps que cela vous prendra. "Il faut mettre cela en corrélation avec ce que l'aide visée vous apportera. Si vous mettez 10 jours pour récolter 5 000 euros, cela ne vaut peut-être pas le coup. Autant s'atteler à chercher des clients et à se focaliser sur son business", affirme Nathalie Carré.
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ARCE et ACRE, quelle différence ?
Une fois ces conseils bien intégrés, vous pourrez vous pencher sur les aides à enclencher pour vous épauler dans votre projet. L'une des plus simples à activer, si vous êtes demandeur d'emploi, reste l'aide à la reprise et à la création d'entreprise (ARCE). Accessible à toutes les personnes éligibles à l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE), elle peut être débloquée. Première option : vous pouvez demander le maintien partiel de vos allocations, vous permettant ainsi de recevoir chaque mois une indemnité, en plus des rémunérations issues de votre nouvelle activité. Le montant de cette indemnité variant évidemment tous les mois en fonction de l'activité déclarée. Olga Romulus constate ainsi :
Ce choix est souvent privilégié par les entrepreneurs car cela assure un revenu régulier. Cela vous permet de laisser le temps à votre activité de démarrer sans prévoir un salaire la première année. C'est clairement non négligeable.
L'autre solution qui s'offre à vous est de demander le versement de votre ARE en deux fois, sous forme de capital à hauteur de 45 % de vos droits acquis. Le premier versement intervient au début de votre création, une fois que vous réunissez l'ensemble des conditions d'attribution. Une somme qui pourra être investie dans votre projet. Le second versement intervient six mois plus tard, à la condition d'exercer toujours l'activité entrepreneuriale pour laquelle l'ARCE vous a été accordée. "Si vous choisissez cette option et que votre projet ne fonctionne pas, vous pourrez toujours bénéficier du reliquat de vos droits chômage sous forme d’allocation mensuelle", précise Olga Romulus. Pour cela, vous devrez toutefois vous réinscrire en tant que demandeur d’emploi. Autre levier sur lequel s'appuyer : l'aide aux créateurs et repreneurs d'entreprise (ACRE, à ne pas confondre avec l'ARCE citée plus haut). Ce dispositif vous permet d'être exonéré partiellement ou totalement de certaines charges sociales pendant la première année d'activité. "C'est devenu très simple pour faire la demande et c'est un soutien vraiment appréciable au démarrage. Cela ne veut toutefois pas dire que vous ne paierez pas de charges sociales, vous êtes juste exonérés pour une période donnée", précise Nathalie Carré.
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Prêts d'honneur et aides régionales
À ces dispositifs classiques, s'ajoutent les prêts d'honneur accordés par les structures d'accompagnement comme Initiative France ou Réseau Entreprendre. Des aides qui nécessitent bien souvent la constitution d'un dossier et un passage devant une commission. "Concrètement, on va vous prêter de l'argent, bien souvent à taux zéro. Ces sommes pourront être facilement intégrées dans votre apport personnel. Mais ayez bien à l'esprit que ce sont des prêts qu'il faudra rembourser", avertit Olga Romulus. Des aides régionales peuvent également vous permettre de financer votre projet. À l'échelle municipale, certaines villes affichent des politiques de revitalisation, en proposant des baux commerciaux à loyer modéré par exemple. Enfin, si vous faites le choix de la franchise, certaines enseignes proposent des solutions pour vous aider dans le financement de votre projet. Cela peut être par exemple de la location-gérance, vous permettant de mobiliser un investissement moins important puisque l'enseigne sera propriétaire du fonds. Certains réseaux proposent aussi de la franchise participative. Olga Romulus détaille le principe :
Cela signifie que le franchiseur investit au capital et peut être partie prenante dans les prises de décision. Ce n'est pas déconseillé mais cela doit être clairement bien encadré et être une solution temporaire.
En tant que futur franchisé également, n'hésitez pas à vous tourner vers les structures d'accompagnement et à solliciter l'ensemble des dispositifs existants. "C’est rarement un réflexe pour les franchisés de se tourner vers ces structures car ils estiment être déjà bien accompagnés par leur franchiseur. Mais au-delà de l’aide financière via un prêt d’honneur, ces réseaux d'accompagnement peuvent être très utiles. Cela vous permet de bâtir un réseau, de rencontrer d'autres entrepreneurs pour échanger sur les bonnes pratiques ou encore de se former", liste Florence Soubeyran. Autant d'aspects à ne pas négliger en tant que futurs entrepreneurs. Car n'oubliez pas, l'une des clés du succès reste d'être accompagné et d'échanger sur votre business !