Dans une nouvelle revue stratégique, le cabinet Food Service Vision fait le point sur le marché de la livraison. Résultats : le chiffre d'affaires de ce mode de consommation devrait atteindre de 9,2 milliards d'euros d'ici 2026.
Quelle situation pour le marché de la livraison ? Après une période très euphorique durant la pandémie, ce mode de consommation semble s'installer durablement. C'est le constat du cabinet Food Service Vision qui vient de publier une nouvelle revue stratégique dédiée à la livraison. Désormais, le marché représente 7 milliards d'euros et devrait atteindre 9,2 milliards d'euros d'ici 2026. "En 2022, on parle du passage à l'âge adulte pour le marché de la livraison", souligne Florence Berger, directrice associée chez Food Service Vision. Et cette dernière ajoute :
L'activité se stabilise, tant en termes de ventes que d'usage.
Dans le détail, si Uber et Deliveroo concentrent désormais le marché, les adeptes de la livraison ont tendance à n'utiliser qu'une seule plate-forme (41 % contre 30 % en 2020). Le smartphone devient le principal canal de commandes (41 %).
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Le budget, principal frein à la livraison
Si un Français sur deux a eu recours à la livraison de repas en 2022, certains consommateurs diminuent leurs recours à ce type de services. 66 % des répondants citent des raisons budgétaires, tandis que 39 % préfèrent préparer eux-mêmes leurs repas. 25 % privilégient également la vente à emporter. "La réouverture des restaurants et l'accélération de l'inflation ont mené à des arbitrages des consommateurs", précise Florence Berger, avant de préciser :
La livraison reste un canal où les restaurateurs n'ont pas hésité à appliquer des hausses tarifaires.
Malgré tout, les Français semblent toujours enclins à consommer. 40 % des clients commandent toutes les semaines et la part des clients réguliers semble s'être stabilisée à un niveau élevé par rapport à 2019 (+ 10 points), selon Food Service Vision. Le recours à la livraison semble également assez récurrent, avec trois repas livrés en moyenne par mois. Dans 80 % des cas, la livraison est utilisée en fin de semaine et 6 livraisons sur 10 se font pour le dîner. Logiquement, la livraison séduit davantage les jeunes générations, plutôt urbaines et CSP +. La part de CSP+ est d'ailleurs en légère augmentation (+ 7 points entre 2021 et 2023) alors que celle des inactifs baissent. "Mais nous voyons également une progression forte de l'usage de la livraison chez les clients âgés de 35 à 44 ans. C'est la part qui progresse le plus", noté Florence Berger. Ce qui pousse les Français à miser sur la livraison ? La volonté de se faire plaisir (48 % des répondants) et la praticité (45 % des répondants).
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Levier indispensable pour la restauration
Parmi les plats les plus plébiscités, on retrouve un trio assez classique avec les pizzas, les burgers et les sushis. Selon Food Service Vision, la part des Français se faisant livrer de la nourriture asiatique augmente fortement, avec une hausse de 10 points par rapport à 2021. Florence Berger analyse également :
La consommation de tacos a également beaucoup progressé, notamment au déjeuner. Cela s'explique, en partie, par son coût encore assez faible.
Au-delà des tendances de consommation, la revue stratégique pointe également l'importance du canal de la livraison pour les restaurateurs. Désormais, la livraison représente 26 % du chiffre d'affaires des points de vente proposant ce service. À titre de comparaison, la vente à emporter et la consommation sur place représentent respectivement 33 % et 41 % de l'activité. 7 restaurateurs sur 10 estiment que la livraison contribue significativement au CA et 67 % jugent qu'il s'agit d'une activité rentable. Et malgré les difficultés de certains agrégateurs – comme Getir, placé en redressement judiciaire – le marché repose en grande partie sur ce type d'acteurs, 88 % des restaurateurs se reposant sur les plates-formes nationales. "Le marché de la livraison va continuer de progresser, certes dans des proportions moindres que ces dernières années, mais la dynamique est là", conclut Florence Berger.