Commerce spécialisé : un mois de mars en demi-teinte

Camille Boulate
Commerce spécialisé : un mois de mars en demi-teinte

En mars, l'activité du commerce spécialisé voit son chiffre d'affaires augmenter légèrement. Mais, dans le même temps, une baisse des volumes des ventes est constatée. Explications.

Le commerce spécialisé retrouverait-il des couleurs ? Selon les derniers chiffres publiés par Procos, l'activité des enseignes du commerce spécialisé a terminé le mois de mars avec une hausse légère de son chiffre d'affaires (+1,9 %) en magasin par rapport à la même période l'année dernière. "Mais en tenant compte des hausses de prix de ventre entre 2022 et 2023, la baisse des volumes vendus est estimée à -3% sur un an", nuance la fédération.

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Les magasins en centre-ville impactés

Dans le détail, les marchés de la culture, du jouet et des cadeaux (-5 %) et du sport (-2,5 %) font partie des secteurs qui connaissent une baisse de chiffre d'affaires en magasins. Quant à la beauté-santé (+ 7,9 %), la restauration, l'alimentaire spécialisé (+3,5 %) et l'équipement de la maison (+1,9 %), leurs chiffres d'affaires est à la hausse. "Dans la maison, la hausse des prix sur un an fait que les volumes de vente sont toutefois en baisse sur le mois (-3 à -4 %)", souligne Procos. Côté fréquentation, les magasins ont clairement été impactés par les manifestations, notamment à Paris et les grandes villes. Ainsi, une baisse de 10 % a été constatée le mois dernier. Procos explique :

Par rapport à mars 2022, la fréquentation des magasins est inférieure de -3,5 % en mars 2023 alors qu'elle était en hausse en février (+6,4 % vs février 2022).

Et la fédération ajoute : "Ce sont les centres villes qui souffrent le plus, avec -6,5 % de fréquentation par rapport à février 2022. Le contexte social est manifestement très défavorable aux magasins de centre-ville."

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Baisses des ventes en valeur

Plus globalement, depuis le début de l'année, l'activité renoue avec la croissance. Le chiffre d'affaires en points de vente augmente de 5 % par rapport 2022. Une hausse qui, "transformée en volume après prise en compte des hausses de prix, fait que les ventes sont comparables à celles réalisées de janvier à mars 2022", analyse la fédération. Sur le premier trimestre, différents marchés connaissent une baisse des ventes en valeur. C'est le cas de la culture, du jouet et des cadeaux qui, par rapport à la période janvier-mars 2023, baisse de 2 %. Procos souligne aussi :

Ce qui signifie une baisse des volumes vendus à -5 %, ce qui est préoccupant.

Même constat pour le marché de l'équipement de la maison qui, malgré une hausse de son activité en magasin de 3,1 % depuis le début de l'année comparé à 2022, voit ses volumes de vente baisser.

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Éviter le cercle vicieux

Dans un contexte économique tendu et marqué par les hausses de coûts, Procos s'inquiète clairement pour les mois à venir. Ainsi, la fédération explique :

Les baisses de volumes de vente sont très préoccupantes pour les acteurs des différents secteurs, cela génèrent une augmentation des stocks à financer et les problèmes de trésorerie s'aggravent inéluctablement.

Pour Procos, l'un des principaux enjeux reste logiquement celui de l'augmentation des loyers commerciaux. Face à un ILC en hausse de 6,29 % sur douze mois, la fédération appelle le gouvernement à agir pour contenir cette augmentation, afin de "sauver un maximum de magasins et limiter les risques de défaillance de nouvelles enseignes fragilisées par la situation actuelle et le remboursement des PGE". Une question que l'ensemble des fédérations dédiées au commerce ont soulevé il y a quelques jours. Ces dernières espèrent que le sujet sera au cœur du prochain Conseil National du Commerce dont la première réunion se tiendra le 25 avril.

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