Au cours de votre vie d'entrepreneur, vous serez certainement amené à déléguer la gestion de votre entreprise. Que cela soit ponctuel ou de manière durable, il est important de trouver le bon collaborateur sur qui vous reposer. Voici quelques conseils.
Une fois votre activité lancée et bien rodée, vous aurez sûrement besoin (ou envie) de prendre du recul sur l'opérationnel. Quelle que soit la raison qui vous poussera à amorcer ce désengagement, et qu'il soit temporaire ou durable, vous devrez déléguer la gestion quotidienne de votre entreprise. Et donc miser sur le bon collaborateur sur lequel vous reposer. Mais bien choisir son bras droit n'est pas chose aisée. "L'une des premières erreurs est de faire confiance trop vite à un salarié que vous avez recruté. Ce dernier peut ne pas être en mesure d'assumer des responsabilités que vous souhaitez lui donner", commente Sylvain Bartolomeu, dirigeant associé du cabinet Franchise Management. Et ce dernier ajoute :
En tant que chef d'entreprise, il y a une courbe d'expérience à suivre et sur laquelle il faut être vigilant.
Ne vous précipitez donc pas avant d'accorder votre confiance et de faire monter en compétences l'un de vos salariés. D'ailleurs, votre volonté est justement de faire évoluer l'un de vos collaborateurs, interrogez-vous sur l'impact que cela peut avoir sur l'équipe. "Cela fait partie du rôle du dirigeant de toujours se questionner sur son bloc équipe et sur la capacité de cette dernière à atteindre les objectifs", insiste Sylvain Bartolomeu. "Le choix d'un bras droit est stratégique tant il repose sur une personnalité, un égo, une vision croisée et une complémentarité de compétences. Il est celui qui acceptera d'être dans l'ombre. Sans pour autant être introverti ou timide, le bon numéro 2 ne voudra pas exister par lui-même", ajoute Mathilde Beigt, psychologue du travail mais également coach sur les questions managériales.
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Comprendre et écouter
Côté profil, vous pouvez avoir en tête un salarié à faire monter en compétences et dans lequel vous avez pleine confiance. Mais ce collaborateur peut ne pas correspondre aux attentes de vos autres employés. "L'émergence d'un leader ou d'un bras doit ne doit pas uniquement naître du dirigeant mais aussi du collectif. Et l'erreur du chef d'entreprise est de parfois ne pas comprendre ou de négliger ce point-là", estime Sylvain Bartolomeu. Concrètement, vous pouvez considérer qu'une personne est performante et mérite d'évoluer. Mais le collectif peut ne pas avoir le même avis. Si vous ne prenez pas en compte cela, votre décision risque d'être un échec et votre entreprise en pâtira certainement. Sylvain Bartolomeu analyse :
C'est la notion même que le meilleur joueur d'une équipe ne fait pas forcément un bon capitaine.
Vous pouvez également choisir l'option de recruter une personne à l'extérieur et l'intégrer directement comme votre adjoint ou votre bras droit. Là aussi, des points de vigilance sont de mise. "Le bras droit est garant de la réussite des décisions du dirigeant. Questionnez-le sur sa façon de voir les choses. Il devra faire preuve d'une bonne communication envers les équipes", souligne Mathilde Beigt.
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Ne pas faire les choses à moitié
Autre point important : si vous décider de déléguer la gestion de votre entreprise, vous n'allez certainement pas vous éclipser totalement. Il est donc important de vous appuyer sur une personne ayant des compétences mais aussi un fonctionnement qui sont complémentaires aux vôtres, comme dans une association. Mais Sylvain Bartolomeu prévient :
Les valeurs doivent toutefois être communes. Avoir des points d'ancrages similaires est essentiel pour faire avancer l'entreprise dans la bonne direction.
De son côté, Mathilde Beigt assure : "Un des atouts d'un bras droit est sa loyauté. Gérer les informations confidentielles, affronter les difficultés… il restera le double de confiance". Enfin, si vous prenez une décision, assumez-là et ne faites pas les choses à moitié. Si vous choisissez de compter sur un bras droit pour tenir les rênes de votre entreprise, faites lui confiance. "Si on confère le leadership à une personne, on le fait franchement. Cela nécessite de bien savoir déléguer et se retirer pour laisser la place aux autres. Et de prendre acte que l'on n'est pas indispensable en gardant à l'esprit que l'objectif final reste l'autonomie de son entreprise", conclut Sylvain Bartolomeu.
