Avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat, il est de bon ton de savoir si vous êtes vraiment fait pour ça ! S’il n’y a pas qu’un seul profil pour réussir en tant qu’entrepreneur, quelques questions clés doivent être posées afin de limiter les déconvenues.
Contrairement aux idées reçues, tout le monde n’est pas fait pour entreprendre, même si les chiffres publiés par l’Insee semblent montrer un attrait profond des Français pour l’entrepreneuriat. En 2021, près d’un million de nouvelles entreprises ont vu le jour, soit une hausse de 17,4 %. Une tendance qui devrait encore se poursuivre en 2022. En témoignent les chiffres des dernières publications de l'Insee. Entre juillet et septembre, le nombre cumulé d'entreprises créées a bondi de 7 %. Les success story d’entrepreneurs finissant de convaincre les plus hésitants. Et si dans les prochains mois, vous faisiez partie de ces nouveaux venus s’étant lancés dans le grand bain de l’entrepreneuriat ? Avant de passer le cap, faites le point sur votre profil et posez-vous les questions essentielles !
Travail d’introspection
Première étape clé avant de vous lancer : interrogez-vous sur vos envies, votre parcours et ce que vous êtes prêt à accepter. Sylvain Bartolomeu, président et dirigeant associé du cabinet Franchise Management, l’assure : "Un vrai travail d’introspection est primordial et déterminant pour qu’un projet entrepreneurial soit couronné de succès. La personne qui ne réfléchit pas avant d’y aller voit clairement ses chances de réussite amputées." Il est donc essentiel de prendre le temps de faire un bilan et de réfléchir à la manière dont vous êtes prêt à vous impliquer dans votre projet. Olga Romulus, expert-comptable chez Fiducial, alerte :
Créer son entreprise nécessite un fort investissement humain. Il faut en avoir conscience, surtout si vous étiez salarié auparavant, ce n’est pas du tout la même vie.
Assurez-vous également de l’adhésion de votre famille proche concernant cette envie d’entreprendre. Cela conditionnera en partie votre réussite. "Pour être un bon entrepreneur, il faut un entourage solide, estime Sylvain Bartolomeu. La stabilité sociale, familiale et personnelle rejaillit forcément sur votre vie professionnelle." Autre conseil : ne pas se tourner vers la création d’entreprise par dépit.
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Même si cela peut être tentant. "Se lancer dans l’entrepreneuriat parce que vos indemnités Pôle Emploi touchent à leur fin n’est, par exemple, clairement pas une bonne idée. Devenir entrepreneur est un choix de vie et il faut être prêt à accepter tout ce que cela implique. Comme diminuer sa rémunération dans un premier temps ou encore ne plus dépendre d’un manager. Vous serez le seul maître à bord et vous devrez prendre les décisions", détaille Olga Romulus. Au-delà de tout cet aspect humain, faites le point dès le départ sur votre capacité financière.
Cela permettra de déterminer quel secteur et quel business sont à la portée de votre bourse. "On n’entreprend pas sans apport, quel qu’il soit. C’est l’oxygène nécessaire pour démarrer son entreprise !", estime Olga Romulus. "L’argent, c’est le nerf de la guerre, renchérit Sylvain Bartolomeu. Avant de vous lancer, analysez votre capacité à aller chercher des financements mais aussi votre capacité à générer du chiffre d’affaires. Cela pose évidemment la question de la rentabilité du modèle. Nombreux sont les entrepreneurs qui se lancent avec peu de moyens mais qui parviennent à générer rapidement une activité." Des questions auxquelles il vous faudra répondre, que vous soyez un entrvepreneur classique ou que vous souhaitiez rejoindre une enseigne en franchise. Dans le second cas, il y a des investissements (droits d’entrée, redevances, etc.) à passer au crible et à mettre en corrélation avec l’accompagnement proposé mais aussi le savoir-faire transmis.
Esprit de compétition et self-control
Ce travail d’introspection doit vous permettre de déterminer si vous possédez des compétences clés pour entreprendre. Parmi celles régulièrement citées, on retrouve l’esprit de compétition, la capacité de naviguer dans un environnement incertain mais également l’optimisme. "Ce sont avant tout des savoirs-êtres, souligne Sylvain Bartolomeu. Être visionnaire et avoir une capacité de projection forte sont également des compétences importantes." En tant que chef d’entreprise, vous devez être en mesure de prendre des décisions rapides, d’analyser un environnement complexe mais aussi savoir rebondir. Ayez conscience que les premières années de la vie de votre entreprise peuvent être compliquées. "L’entrepreneuriat est un univers parfois impitoyable. Il faut vraiment se demander si vous êtes prêts à vivre avec cette incertitude et à recommencer chaque année, lorsque le chiffre d’affaires repart à zéro, insiste Sylvain Bartolomeu avant d'ajouter :
La résilience et le self-control sont des compétences déterminantes pour réussir.
Si cela n’est pas un passage obligé, être légitime sur votre marché vous permettra de crédibiliser votre discours, auprès des clients mais surtout des investisseurs. "C’est un peu comme un joueur de football qui devient entraîneur. Il possède une légitimité. Cela ne veut pas dire, en revanche, qu’il sera bon. Mais ça aide grandement", analyse le dirigeant associé de Franchise Management.
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Savoir s’entourer
Une fois vos points forts déterminés, il est primordial de connaître vos limites et vos faiblesses. Cela ne signifie pas que vous devez renoncer à votre projet entrepreneurial, au contraire. Mais vous devez avant tout vous entourer. "J’ai tendance à dire qu’un entrepreneur est un couteau suisse. Outre connaître son produit et son métier, il doit être un bon commercial et un bon gestionnaire. Il doit être aussi un bon manager, car les réussites entrepreneuriales sont aussi celles des équipes", analyse Olga Romulus. Dans les faits, il est rare qu’un entrepreneur soit bon partout et possède toutes les compétences. D’où l’intérêt de bien s’entourer, que cela soit d’un associé, d’un bras droit au sein de vos salariés ou bien en vous faisant appel à des conseils externes. "Il faut admettre quand on ne sait pas faire et que d’autres sont plus compétents", affirme Olga Romulus. "L’humilité est essentielle quand on entreprend. Malgré vos convictions et votre vision, vous devez être en capacité de vous dire que seul, vous n’y arriverez pas", ajoute de son côté Sylvain Bartolomeu. Savoir s’entourer c’est aussi se tourner vers une enseigne de franchise par exemple si vous n’avez pas l’expertise métier ou technique mais aussi si vous n’avez pas d’idée lumineuse pour créer votre propre business.
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Faire le choix de la franchise peut être une manière de vous rassurer, de sécuriser et d’accélérer la mise en œuvre de votre projet. Mais attention, avant de vous engager, ayez en tête qu’entreprendre avec une enseigne comporte quelques subtilités. Ce modèle d’entrepreneuriat ne s’adresse pas à tous les profils. Si vous aimez être autonome et rester maître de toutes vos décisions, vous ne serez pas heureux en devenant franchisé. Sylvain Bartolomeu avertit :
Entreprendre en franchise c’est intégrer un collectif et accepter que les décisions soient prises dans l’intérêt de ce collectif et parfois à l’encontre de ses propres envies.
Les avantages de rejoindre une enseigne sont nombreux : acquisition d’un nouveau métier, accompagnement poussé et transmission d’un savoir-faire déjà établi. "Autant de raisons pour lesquelles un entrepreneur privilégiera la franchise. Mais les raisons pour lesquelles il va y rester sont souvent différentes et il faut être prêt à accepter cet aspect collectif, séduisant sur le papier, mais qui ne convient pas à tous", conclut Olga Romulus. Quelle que soit l’option pour laquelle vous opterez, vous l’aurez compris, entreprendre nécessite un minimum de remise en question. À vous de jouer !