Après cinq années d’interruption, Fiducial dévoile son 71e baromètre des TPE réalisé par Ifop. Les entreprises restent inquiètes mais font preuve de résistance face à la situation économique et sociale en France.
Les patrons des TPE sont-ils optimistes ? Selon le dernier baromètre, publié après cinq ans d'absence par Fiducial, 52 % des chefs d'entreprise se disent pessimistes concernant leur activité. Une inquiétude encore plus forte quand on les interroge à propos du climat général des affaires. 76 % des des dirigeants se disent ainsi être pessimistes (+29 pts depuis la prise de fonction d'Emmanuel Macron en mai 2017). Frédéric Dabi, Directeur général Opinion de l’IFOP, l’explique :
Le pessimisme est d’autant plus fort quand la structure d’une entreprise est petite. En revanche, lorsque la structure est plus importante, avec 10 ou 19 employés, le pessimisme est minoritaire.
Dans le contexte actuel, plus de 6 répondants sur 10 affirment de ne pas avoir confiance dans les mesures et actions économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement. 66 % considèrent également que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte.
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Difficultés financières et inflation
Selon le baromètre, 44 % des TPE rencontrent des difficultés financières dont 22 % des difficultés financières très importantes ou assez importantes. Certaines TPE envisagent de déposer le bilan ou de cesser leur activité. Si 44 % sont prêts à le faire, 17 % seront contraintes de déposer le bilan ou de cesser leur activité d’ici à six mois. "Ces entreprises ont été en survie artificielle grâce aux aides et prêt garanti par l’État (PGE)", estime Eric Luc, directeur de la communication de Fiducial, avant d'ajouter :
Elles doivent ainsi rembourser 6,5 % de leur chiffre d’affaires par an. S’ils n’ont pas générer de chiffre d’affaires supplémentaire, les entreprises qui ont les PGE sont en difficulté.
De plus, sans surprise, l’inflation impacte les entreprises. Les TPE ont ainsi vu leurs dépenses augmenter. Parmi les dépenses, l’énergie (72 %) ainsi que les matières premières et fournitures (69 %) sont les plus citées. Ce qui affecte logiquement les prix de vente. 66 % des répondants affirment avoir répercuté la hausse des coûts sur leurs prix finaux. Pour y remédier, 68 % des TPE ont décidé de réduire certaines dépenses et 49 % ont reportés certains investissements.
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Une réforme des retraites contestées
Autre point d'inquiétude pour les dirigeants de TPE : la réforme des retraites qui reste largement contestée. 62 % des répondants se disent contre la réforme portée par le gouvernement Macron. "Ces scores sont particulièrement proches de la mesure réalisée sur l'ensemble des Français mi-mars, avec 32 % qui y étaient favorables", souligne le baromètre. Quoiqu'il en soit, si l'inquiétude est belle et bien présente, les chefs d'entreprises affichent tout de même une certaine résilience. Eric Luc souligne ainsi :
Les entreprises connaissent toutes des crises. La force des TPE reste leur agilité à rebondir.
Et ce dernier conclut : Un chef d’entreprise, peu importe son secteur d’activité, arrive à rebondir très vite et à être performant grâce à son agilité et sa résilience.