"Le coût de l'énergie et la hausse des loyers restent nos principales inquiétudes"

Compte tenu du contexte économique actuel, comment se porte l'entrepreneuriat actuellement ?

Malgré les toutes les difficultés que nous connaissons – inflation, problématiques d'emploi, d'approvisionnement, hausse des coûts de l'énergie – l'entrepreneuriat se porte assez bien. Lors de la REF – Rencontres des entrepreneurs de France – organisée par le Medef fin août, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de réduire les impôts de production. Même si cela sera échelonné sur quatre ans, cela reste une bonne nouvelle pour les entreprises. La rentrée est encore marquée par de nombreuses incertitudes mais le gouvernement essaie de les limiter en affichant une volonté politique de ne pas alourdir les charges des entreprises.

La question concernant les hausses des prix de l'énergie et des loyers reste effectivement très prégnante. Quel impact pour les entrepreneurs ?

Le coût de l'énergie et la hausse des loyers restent nos principales inquiétudes en cette rentrée. Même si, associée à d'autres fédérations, la Fédération Française de la Franchise (FFF) est parvenue à obtenir le plafonnement des loyers pour les PME et PMI, une grande partie des entreprises ne rentrent pas dans ce dispositif. L'inflation, même si elle semble se stabiliser, est encore là. Le constat est le même au sein de nombreuses fédérations : l'inflation et la hausse des prix de ventes viennent compenser la baisse des ventes en volumes, mais c'est une hausse artificielle. Il y a une vraie baisse des volumes de ventes, il faut en avoir conscience. Tout cela associé à l'augmentation des loyers et des charges, la situation reste compliquée pour les chefs d'entreprise. Sur ces sujets, il est donc probable que nous nous unissions, une nouvelle fois, à d'autres fédérations afin de demander au gouvernement de prendre des décisions fortes.

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Malgré ce contexte l'entrepreneuriat et notamment le modèle de la franchise semble séduire les porteurs de projet. Mais, au sein des enseignes, un manque de candidat est constaté. Qu'en est-il réellement ?

C'est assez variable d'une enseigne à l'autre. Ce qui bloque, actuellement, ce sont les dossiers bancaires. Les banques peuvent devenir un peu plus exigeantes. Mais nous tenons à souligner que les banques partenaires de la FFF, et notamment la Banque Populaire, jouent le jeu afin de faciliter l'accès aux financements pour les candidats à la franchise. Ces derniers mois, nous constatons que beaucoup de grands groupes et d'enseignes, misant jusque-là sur un développement en intégré, s'orientent de plus en plus vers la franchise pour se développer. Cela va donc, mécaniquement, créer beaucoup d'opportunités pour les futurs entrepreneurs.

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Pourquoi, selon vous, ces enseignes privilégient-elles désormais la franchise pour accroître leur maillage ?

Il est beaucoup plus dur de trouver des capitaux. Les taux d'intérêt sont hauts et pour continuer leur développement, les réseaux ont compris qu'ils avaient besoin d'entrepreneurs locaux sur lesquels s'appuyer afin d'augmenter leurs parts de marché. Quand les capitaux propres sont limités mais que vous avez besoin de vous développer, la franchise est indéniablement un bon levier pour garantir une expansion rapide. Cela permet aussi aux enseignes de se déployer sur des surfaces plus restreintes dans des agglomérations plus petites, qu'elles n'auraient jamais visé auparavant.

Justement, pour promouvoir le modèle de la franchise et ses vertus, vous avez lancé une nouvelle campagne de communication en juin dernier. Intitulée "Et pourquoi pas moi", celle-ci se veut plus moderne et décalée. Pourquoi avoir amorcé un virage dans votre communication ?

Cette campagne a pour volonté de changer les regards sur l''entrepreneuriat et la franchise. Nous souhaitons bousculer toutes les fausses idées qui demeurent autour de ce modèle entrepreneurial. La franchise est en effet encore mal connue et souffre parfois de préjugés, nous le constatons régulièrement. Comme la majorité des termes usuels, le mot est souvent employé à contre sens et en méconnaissance de ses mécanismes et fondements. Notre volonté est de dépoussiérer l'image de la franchise via une communication plus moderne, adaptée aux nouveaux médias et aux cibles des jeunes entrepreneurs. Elle se traduit par une prise de parole tout au long de l'année et vient renforcer la nouvelle mouture du salon Franchise Expo Paris, organisé depuis 2023 par Infopro Digital. Cela vient soutenir également la refonte de notre site Internet que nous avons voulu plus ergonomique et pédagogique et un renforcement de notre stratégie social media avec notamment l'ouverture d'une page Instagram.

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Dans la même logique, vous organisez les premières Assises de la Franchise le 19 octobre prochain à Paris. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement et nous expliquer à qui s'adresse-t-il ?

En effet, cet événement est une grande première pour la FFF et a pour volonté de créer un deuxième temps fort de l'année, après le salon Franchise Expo Paris qui se déroule en mars. Historiquement, nous organisions tous les ans une conférence juridique, mais qui ne s'adressait qu'à un public restreint. Nous avons souhaité organiser un événement plus large qui puisse répondre aux questions et besoins de l'ensemble des professionnels et des acteurs de la franchise. Cette journée s'articulera en plusieurs temps. Le matin, Franck Provost, fondateur du groupe Provalliance, nous fera l'honneur d'inaugurer la journée. En matinée, plusieurs ateliers thématiques seront proposés en parallèle d'une conférence juridique pour aborder les sujets de la franchise sous les différents prismes juridiques et opérationnels. Michel Poulaert, conférencier et auteur du livre "Pour réussir, osez échouer" ouvrira l'après-midi, avant la restitution des ateliers du matin sous forme de tables rondes.

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Avec cet événement, notre volonté est de réconcilier l'ensemble des fonctions opérationnelles et support d'une entreprise en franchise autour de sujets cruciaux. Toutefois, nous avons fait le choix de rendre accessible cette journée à quiconque souhaite en savoir plus sur la franchise. Pour participer, il suffit de s'inscrire (150 euros HT par personne pour les non adhérents et un tarif préférentiel pour les adhérents de la FFF) en se rendant sur notre site Internet. Le choix de ne pas dédier cette journée uniquement à nos adhérents s'est fait naturellement car nous souhaitons faire connaître les vertus du modèle de la franchise à un public large.