Ce lundi 11 septembre, le gouvernement a présenté un vaste plan afin d'accompagner la mutation des zones commerciales, situées en périphéries et en entrées de ville. Une enveloppe de 24 millions d'euros va être débloquées afin de lancer une vingtaine d'expérimentations. Explications.
Exit la "France moche" et bonjour de nouveaux lieux de vie ! Voilà l'objectif du gouvernement qui a présenté ce lundi 11 septembre son plan de transformation des zones commerciales. D'emblée, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat et du tourisme a tenu à rappeler que ces zones concentrent aujourd'hui 72 % des dépenses des Français dans les magasins. "Dans une France périurbaine elles sont devenues le commerce de proximité de millions d'entre nous", souligne-t-elle, avant d'ajouter :
On ne fait pas de politiques que sur des réalités et la réalité c'est que les supprimer ne serait ni faisable, ni souhaitable.
L'objectif du gouvernement ? En finir avec ces fameuses "boîtes à chaussures", ces alignements de magasins parfois incohérents, stigmatisant ces quelques 1 500 zones commerciales. Et accompagner leurs mutations en des zones mixtes, mêlant habitations, bureaux et commerces. Une transformation d'autant plus nécessaire dans un contexte de décarbonisation et dans lequel la création de nouvelles zones commerciales n'est plus envisageable. "Sur les 50 dernières années, on a plus artificialisé en France que les 500 ans précédents. Ces zones commerciales ont rencontré le succès, certaines performent toujours. Mais on considère qu'entre 9 % et 15 % d'entre elles connaissent de grandes difficultés", affirme Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
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24 millions d'euros d'investissement
Il était donc tant d'agir pour embellir ces zones commerciales, vieillissantes et en majorité situées en entrée de ville. Pour réfléchir à ce plan de transformation, une soixantaine d'experts, d'élus locaux, d'architectes en urbanisme ou encore de juristes ont été réunis autour de la table par le gouvernement dont la volonté est de repenser le modèle. Olivia Grégoire l'assure :
La course aux mètres carrés ne fait plus de sens dans un monde où 15 % des achats se font en ligne, où la gestion des stocks et des approvisionnements doit être calculée au plus juste, où les bâtiments eux-mêmes doivent être plus sobres, en particulier sur le plan énergétique, où les tendances évoluent, avec le triptyque recycler, réutiliser, réparer.
Afin d'amorcer de telles mutations, le gouvernement a entendu la nécessité de diminuer les lourdeurs administratives et les délais de procédures pour les projets de transformation des zones commerciales. Un point longuement soulevé par tous les acteurs présents (foncières, élus, associations…) à la conférence de presse. Surtout, le gouvernement entend expérimenter, sur une vingtaine de zones commerciales différents projets de transformation en mettant sur la table une enveloppe de 24 millions d'euros. Une somme qui devrait permettre de notamment de financer les études de préfiguration et d'accompagnement technique ainsi que la compensation de déficit d'opération commerciale. Olivia Grégoire a ainsi souligné :
Si les zones commerciales ont le même visage, elles sont extrêmement diverses. Il n'y a pas qu'une seule zone commerciale, mais des centaines. C'est pourquoi il ne pourrait y avoir qu'un seul modèle.
Dans son expérimentation, le gouvernement souhaite donc sélectionner une vingtaine de zones aux typologies et enjeux de transformation différents. Un appel à candidatures sera lancé dès ce mardi 12 septembre, et les villes intéressées devront se manifester auprès de leur préfecture. À cet accompagnement financier s'ajoutera un soutien en ingénierie avec la mise en place d'une task force dédiée, chargée d'accompagner les projets retenus, de remonter au gouvernement les éventuels obstacles rencontrés. "Contrairement à ce que l'on entend trop souvent, les zones commerciales sont des zones que les Français affectionnent. Elles ne sont pas un problème mais, doivent être une solution à la ville de demain", affirme Olivia Grégoire. Une implication de l'exécutif largement saluée par tous et qui devrait donc se concrétiser dans les prochaines semaines. Affaire à suivre.