Le marché du snacking a toujours le vent en poupe

Camille Boulate
Le marché du snacking a toujours le vent en poupe

À l'occasion des salons Sandwich & Snack Show – Parizza, qui se dérouleront les 12 et 13 avril prochains, CHD Expert dévoile les derniers enseignements de son étude Speak Snacking. Résultats : le marché de la restauration rapide a toujours le vent en poupe.

Comment se porte le secteur du snacking et de la restauration rapide ? Malgré un environnement incertain et marqué par l'inflation, le marché affiche une forte croissance. C'est l'enseignement de la dernière étude réalisée par CHD Expert dans le cadre des salons Sandwich & Snack Show – Parizza, qui se dérouleront les 12 et 13 avril prochains. "Plusieurs éléments notables sont à retenir cette année. Le premier reste que le snacking a clairement le vent en poupe et devrait encore progresser en 2023", insiste Nicolas Nouchi, responsable des études au sein de CHD Expert. En effet, cette année, le marché de la restauration rapide et du snacking devrait atteindre 23,4 milliards d'euros, soit une hausse de 19 % par rapport à 2019. Malgré ces performances d'avant-Covid retrouvées, de nombreux défis attendent les acteurs du secteur. Comme en témoigne Nicolas Nouchi :

Maintenant on fait face à l'inflation. Et, globalement, l'augmentation des prix a bien été identifiée par les consommateurs.

Ainsi, 81 % des répondants interrogés par CHD Expert affirment avoir constaté une hausse de prix dans les points de vente qu'ils fréquentent lors de leur pause déjeuner, dont 45 % sur l'ensemble des produits. Selon les consommateurs, les prix ont augmenté de 13 % en moyenne.

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Panier moyen, fréquentation… quels changements de comportements ?

L'étude pointe toutefois que, malgré la hausse des prix, les Français souhaitent continuer à se faire plaisir. 92 % des répondants assurent ainsi continuer de consommer à l'extérieur au moins une fois par mois. 42 % indiquent aussi fréquenter les même points de vente mais le font moins souvent. 25 % des consommateurs souhaitent toutefois conserver leurs habitudes tout en réduisant leurs dépenses. "On constate une chose : les Français ne veulent pas forcément baisser leur panier moyen mais veulent déjeuner ou diner hors domicile de façon moins récurrente pour préserver leur porte-monnaie", analyse Nicolas Nouchi, avant d'ajouter :

Il y a un donc un vrai défi pour les acteurs du secteur pour parvenir à fidéliser les clients et ne pas les laisser partir chez la concurrence.

Du côté des restaurateurs, 55 % des répondants ayant augmenté leurs prix assurent avoir remarqué un changement de comportements chez leurs clients : diminution de fréquentation, réduction du panier moyen, attente significative sur les prix… En livraison, les Français sont d'ailleurs particulièrement attentifs aux promotions (57 % des répondants). "De manière générale, les consommateurs vont être très vigilants aux offres promotionnelles. 37 % des répondants attendent que les restaurateurs mettent en place des formules attractives et 27 % attendent le déploiement de programmes de fidélisation", détaille Nicolas Nouchi. Parmi les produits de restauration rapide les plus consommés hors domicile ou en livraison, la pizza (37 %), le burger (27 %) et le kebab (22 %) constituent le trio de tête. Suivent les sandwichs (22 %), les plats traditionnels (20 %) et les salades (15 %).

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La gamelle plébiscitée au bureau

Aussi, l'étude note une vraie progression des actifs souhaitant faire des économies et misant sur leurs propres repas pour se restaurer le midi. 48 % des répondants indiquent ainsi amener leur gamelle une fois dans la semaine, soit une hausse 17 points en deux ans. "Une progression qui s'explique notamment par le fait que les télétravailleurs qui mangent chez eux considèrent cela comme une gamelle", explique Nicolas Nouchi avant de préciser :

Surtout, quand les actifs retournent au bureau, ils n'y sont pas forcément au même moment que leurs collègues. Ils privilégient donc davantage leurs repas cuisinés à la maison.

Dans le détail, 65 % Français apportant leur repas au bureau le font pour des raisons économiques, 34 % pour consommer le plat qu'ils préfèrent et 23 % pour échanger avec leurs collègues qui apportent également leur gamelle. Aussi, les offres de restauration rapide et de snacking ne séduisent pas que pour l'heure du déjeuner. Au diner également, les Français se laissent de plus en plus tenter. 22 % des personnes interrogées confient avoir fréquenté, au moins une fois dans la semaine (weekend compris), un lieu de type snacking pour le dîner.

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Quid du végétal ?

Enfin, l'une des tendances notables de ces dernières années reste l'émergence du végétal dans les offres des acteurs de la restauration rapide et du snacking. "C'est un vrai enjeu pour le retail et la grande consommation de manière générale. Le végétal doit être clairement pris en compte. Pas uniquement en tant chiffres d'affaires potentiel mais comme une pièce indispensable dans le puzzle de l'offre globale", insiste Nicolas Nouchi. Selon l'enquête, plus de 40 % des consommateurs interrogés ont confié avoir consommé au moins un repas (midi ou soir) végétarien sur la semaine précédant le sondage. Sur les 12 derniers mois, 13 % des Français confient consommer davantage de produits végétariens ou à base de produits végétaux. Tandis que plus d'un tiers des répondants (31 %) assurent en consommer autant. Nicolas Nouchi assure :

En tant qu'acteur du secteur, on ne peut pas faire l'impasse sur cette tendance. Sur un groupe de consommateurs, il y en aura toujours un qui voudra un plat à base de légumes ou une alternative à la viande.

Et ce dernier conclut : "Ne pas proposer une offre adaptée, c'est passer à côté d'une clientèle potentielle. Des marchés comme le burger l'ont bien compris. C'est aujourd'hui impensable de ne pas proposer un burger veggie ou avec une alternative végétale. Des concepts de boulangerie et de pâtisserie commencent également à fleurir partout. Il faudra toutefois trouver, à terme, le bon équilibre entre l'offre et la demande."

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