© Jean-Baptiste Berrué et Mathieu Bensa, co-fondateurs de Le Chanvrier Français
Ancien ingénieur informatique, Mathieu Bensa se lance dans l'aventure entrepreneuriale en 2007. D'abord en restant dans ce domaine d'activité puis en investissant sur des nouveaux marchés. Il fondera ainsi le réseau de cigarette MoonVape avant de s'orienter vers le CBD avec Le Chanvrier Français. Désormais, l'entrepreneur est à la tête d'un réseau d'une trentaine de boutiques.
Mathieu Bensa a l'entrepreneuriat dans la peau. Après avoir débuté sa carrière professionnelle en tant qu'ingénieur informatique, il se met à son compte en 2007 en créant sa propre SSII, spécialisée dans l'architecture informatique. "J'avais essentiellement des grands groupes comme client. Ils ont beaucoup influencé ma façon d'entreprendre", confie Mathieu Bensa. Une société qu'il conservera jusqu'en 2015. Car ce qui intéresse Mathieu Bensa sera finalement de tester des marchés balbutiants et novateurs. "Ce qui m'a poussé à entreprendre c'est cette capacité de partir d'une feuille blanche pour créer un service ou un produit à forte valeur ajoutée. Quand on a goûté à l'entrepreneuriat et à l'expérience que ça procure, on ne peut plus s'arrêter", affirme-t-il. En 2012, Mathieu Bensa investit alors dans le marché de la cigarette électronique. En essayant le produit, il se rend compte que l'offre proposée n'est pas satisfaisante ni de bonne qualité. "Tout était produit en Chine avec très peu de transparence, concède-t-il, avant d'ajouter.
J'ai alors découvert qu'il y avait des produits conçus aux États-Unis. J'ai commencé à importer des gammes américaines en France. J'étais le premier à le faire.
C'est ainsi que MoonVape est né. 4 magasins voient le jour à Paris et Mathieu Bensa devient importateur mais aussi fournisseur exclusif de ces produits américains pour plusieurs enseignes.
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La qualité en ligne de mire
Mais en quête de gammes toujours plus cleans et transparentes, l'entrepreneur décide de produire sa propre marque d'e-liquide. "C'est un produit qui touche à la santé donc je voulais vraiment les gammes les plus qualitatives possibles", insiste-t-il. Un crédo qu'il affirme toujours aujourd'hui haut et fort avec Le Chanvrier Français. Car après avoir surfé sur la vague de la cigarette électronique, Mathieu Bensa investit, dès 2019, dans un autre secteur balbutiant, celui du CBD. "Comme pour la cigarette électronique, avec mon associé Jean-Baptiste Berrué, nous recherchions des produits français et naturels", insiste-t-il. Il se rapproche alors de producteurs, de laboratoires et d'usines de production pour concevoir sa propre marque. Et ouvre ainsi sa première boutique à Paris, rue de Turenne, en janvier 2020. "C'était juste avant le confinement. Les restrictions sanitaires mises en place en mars nous ont coupé l'herbe sous le pied, mais nous avons rebondi, explique Mathieu Bensa, avant de détailler :
Nous avons mis en place de la livraison gratuite partout en Île-de-France et cela a très bien fonctionné. Sans nous en rendre compte, on a commencé à livrer des influenceurs qui ont fait notre publicité sur les réseaux sociaux.
Pour Le Chanvrier Français, c'est un succès. Les followers se multiplient sur Instagram. Et le potentiel de développement semble important, malgré le manque de législation sur le marché. "On mentirait si on assurait que nous n'avons pas eu de craintes à nous lancer. Mais la législation européenne n'est pas si floue et c'était un pari qu'il fallait prendre. Nous nous sommes lancés en respectant scrupuleusement le droit européen, insiste-t-il avant d'affirmer :
Il faut toutefois avoir en tête qu'il n'y a pas d'entrepreneuriat sans prise de risque.
Prendre le temps
Si le potentiel marché et la demande semblaient, dès 2020, bien présente, Mathieu Bensa et Jean-Baptiste Berrué ont eu à cœur de prendre le temps de bâtir leur réseau. Le développement en franchise s'est naturellement imposé, dès le lancement de l'enseigne. "On a vu nos concurrents multiplier les points de vente, mais nous avons préféré faire nos lacets avant de courir, ironise Mathieu Bensa. On a donc continué à ouvrir en propre et on s'est entouré d'experts en franchise pour penser notre développement." L'entrepreneur transforme alors les 4 boutiques MoonVape en points de vente Le Chanvrier Français. D'autres magasins verront le jour en 2021, malgré les différentes restrictions sanitaires et l'impact sur le commerce spécialisé. Le succès de l'enseigne ? Sa diversité de produits mais aussi sa transparence. "Tout est fait en France. Peu de gens le comprennent de prime abord, mais nous travaillons toute la plante de chanvre (CBD, CBN, CBG, etc.), détaille Mathieu Bensa avant de préciser :
Nous commercialisons des huiles sublinguales, des infusions, ou encore du miel à l'extrait de chanvre. Avec un seul crédo : la qualité. C'est pour cela que nous vendons uniquement notre marque.
En 2021, Le Chanvrier Français a réalisé près de 2 millions de chiffre d'affaires. Des performances qui devraient se confirmer encore cette année. "Les perspectives sont très bonnes", assure l'entrepreneur. Le réseau compte désormais une trentaine de boutiques, dont une bonne moitié tenue par des franchisés. "Nous voulons un maillage cohérent et certainement pas agressif, confie Mathieu Bensa. Nous visons une cinquantaine de points de vente d'ici fin 2023, toujours installés sur des emplacements numéro 1."
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Humilité et pugnacité
Aux futurs porteurs de projet, Mathieu Bensa conseille de ne pas négliger l'étude de marché ni le business plan. "Tout par de là. Faites preuve d'humilité car on ne fait pas dire ce que l'on veut à un business plan, insiste-t-il avant de préciser :
Il faut être réaliste et factuel. Mais aussi être en mesure de se dire que cela ne fonctionne pas et donc d'adapter les choses. Soyez capable également de vous projeter dans votre marché.
Croire en son produit, son concept ou son service reste également un aspect primordial pour le chef d'entreprise. "Tout n'est pas rose dans l'entrepreneuriat. Mais il faut y croire sans se mentir. L'humilité et la pugnacité sont les ciments d'un entrepreneur, assure-t-il avant de conclure : Respectez tous les maillons de la chaîne. Que cela soit le producteur, le franchiseur, le franchisé… au final, c'est le consommateur que vous respecterez, personne ne doit être lésé !"