Les soldes ont débuté le 11 janvier. Dès le démarrage, les magasins ont proposé des promotions agressives, allant jusqu'à -70 % dès la première semaine. Mais les soldes peinent, une nouvelle fois, à convaincre les consommateurs.
Depuis le 11 janvier, les magasins Français proposent des bonnes affaires. De quoi attirer plus d’acheteurs après la période des fêtes. Mais les soldes attirent-elles toujours ? Dans un post LinkedIn, Christophe Noël, délégué général de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires, constate une hausse de "3,8 % de la fréquentation et 35 millions de visiteurs dans les centres commerciaux français en 5 jours".
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Démarrage décevant
Si ces premiers signaux sont positifs concernant les centres commerciaux, de manière générale, l'activité est en baisse par rapport à 2019. Selon l'Alliance du Commerce, fédération regroupant les enseignes de l'habillement et de la chaussure, si pendant les 5 premiers jours des soldes le trafic est reparti à la hausse (+ 2%), s'accompagnant d'une augmentation du chiffre d'affaires (+5 %), cela n'est pas représentatif. "Ce sont des performances en trompe l'œil, a souligné Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce, avant d'ajouter.
Tout simplement parce que les soldes de 2022 étaient très mauvaises. Si l'on compare par rapport à 2019, les soldes connaissent un démarrage très décevant avec une chute de 26 % de l'activité en magasin.
Les soldes ne séduisent donc plus. En cause ? Des promotions qui se déroulent tout au long de l'année, comme avec le Black Friday ou les ventes privées des programmes de fidélité. Selon Kantar, dans le textile, les soldes ne représentent plus que 15,4 % du chiffre d’affaires, contre 22 % en 2016. À cela s'ajoutent des nouvelles tendances, comme la seconde main, séduisant de plus en plus les consommateurs par ses prix attractifs et sa dimension RSE.
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Vers une disparition des soldes ?
Malgré un démarrage en demi-teinte, les acteurs du commerce restent optimistes. À l'instar de Yohann Petiot. "Il peut y avoir une reprise sur les dernières semaines de soldes, comme ce fut le cas en 2022. Les acteurs de l'habillement ont fait un bon mois de décembre. Les premiers jours de janvier étaient également positifs, explique-t-il, avant de préciser :
Il y a toujours cette question sur la disparition des soldes. Est-ce encore légitime de maintenir cette période alors que les enseignes pratiquent des promotions toute l'année ? Nous n'avons pas la réponse.
Une question qui revient souvent depuis quelques années mais qui reste compliquée à trancher. Surtout dans un contexte inflationniste où l'aspect du prix est très important pour les consommateurs. Pierre Talamon, président de la Fédération Nationale de l’Habillement, confiait il y a quelques jours à nos confrères de France Info : "Il est évident que cette période de soldes, au moment où le pouvoir d'achat est en berne, va être importante puisqu'encore 70 % des consommateurs sont sensibles aux prix". Concernant l'avenir des soldes, il admet que cette période de promotions continue d'attirer les consommateurs en boutiques mais remet en question son avenir dans le secteur de l'habillement. "Il y a une voix insistante qui se fait entendre, c'est le fait de, peut-être, arriver à supprimer les soldes. On peut imaginer un secteur de la mode qui fonctionne sans soldes. Personnellement, j'y serais favorable, affirme Pierre Talamon. Et ce dernier explique :
Parce que l'on va vers une éthique au niveau de la durabilité du vêtement, une éthique environnementale et humaine. […] C'est une révolution mais je suis sûr qu'on y arrivera. C'est le sens de l'histoire.
Pour l’instant, les soldes continuent. Et l'ensemble des acteurs du commerce espèrent que la reprise sera bien là dans les prochaines semaines.