Soldes : premier bilan positif pour l'habillement

Camille Boulate
Soldes : premier bilan positif pour l'habillement

Dans une nouvelle note conjoncturelle, l'Alliance du Commerce publie les résultats des quinze premiers jours de soldes. Malgré un début chahuté par le contexte socio-économique, ce premier bilan est positif.

 

Dans un contexte économique compliqué, les soldes semblent convaincre les consommateurs. C'est le constat de l'Alliance du Commerce, regroupant les principaux acteurs de l'équipement de la personne, qui pointe un bilan positif concernant les deux premières semaines de soldes. Ainsi, l'activité en magasin est en hausse de 4 % par rapport à la même période l'année dernière. La fréquentation, elle aussi, augmente légèrement (+ 1 %). "Cette performance témoigne de l'attente des consommateurs pour les soldes dans une période où le pouvoir d'achat des Français est contraint", souligne l'Alliance du Commerce, avant d'ajouter :

Le prix est plus que jamais un critère déterminant pour une large part des clients.

Sur Internet également les ventes sont à la hausse, avec une augmentation de 14 % sur les quinze premiers jours.

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Un lancement chahuté

Des indicateurs positifs alors que la première semaine de soldes a été impactée par les émeutes. Si le gouvernement a prolongé les soldes jusqu'au 1er août et autorisé une ouverture exceptionnelle le 9 juillet pour rattraper une activité en berne au lancement, l'Alliance du Commerce déplore :

Les autorisations accordées tardivement n'ont pas toujours permis de créer une dynamique globale du côté des commerçants.

La fédération appelle ainsi à une simplification de la procédure d'attribution des ouvertures le dimanche "afin notamment de répondre aux situations exceptionnelles". Malgré tout, cette décision a permis aux enseignes de rattraper, en partie, le chiffre d'affaires perdu sur la première semaine.

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Un chiffre d'affaires qui se maintient

Plus globalement, l'Alliance du Commerce fait également le point sur l'activité au premier semestre. À l'instar de Procos, qui a réalisé la semaine dernière son bilan semestriel, la fédération pointe un chiffre d'affaires qui stagne. "Malgré les performances positives enregistrées durant les soldes d'hiver puis au début du printemps, les enseignes ont ensuite connu un ralentissement de l'activité sous l'effet des contraintes pesant sur le pouvoir d'achat des clients, d'une météo défavorable et des décalages calendaires", souligne l'Alliance du Commerce. En effet, l'activité en magasin stagne mais reste faible compte tenu d'une activité qui avait chuté de 5 % au premier semestre 2022. Toutefois, des signaux positifs sont à noter. Les enseignes implantées en centres commerciaux de centre-ville et de périphérie connaissent une légère croissance, avec une hausse de l'activité respective de 2 % et 1 %. La fédération précise :

Cette évolution est principalement le fait d'une reprise d'activité dans des zones qui avaient été davantage impactée, notamment en termes de fréquentation, durant la crise sanitaire.

En revanche, si les magasins de centre-ville semblent suivre la tendance générale et voient leur chiffre d'affaires se maintenir, ceux situés en zones d'activités, en retail park et en outlet enregistrent une légère chute de leurs performances (-1 % au premier semestre).

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Fréquentation en baisse, panier moyen en hausse

Autre enseignement : sur les six premiers mois de l'année, les Français semblent s'être déplacés moins souvent en magasins. Ainsi, la fréquentation chute à nouveau (-3 %). En revanche, cette désertification des points de vente est compensée par une hausse du panier moyen, qui augmente de 5 %. Une augmentation très largement liée à l'inflation. "Selon l'Insee, l'augmentation des prix est de 4,3 % pour les produits manufacturés à fin juin 2023", rappelle l'Alliance du Commerce, avant de constater :

Par conséquent, étant donné la stagnation de l'activité au global, cela signifie que le volume des produits vendus est en nette baisse chez les enseignes du panel.

La fédération alerte également que ce faible niveau de l'activité combiné à la hausse des coûts et au poids accru de l'endettement "a entraîné une augmentation importante des défaillances d'entreprise au sein du secteur de la mode". En effet, l'Alliance du Commerce rappelle que, depuis le 1er janvier 2023, plus de 2 600 emplois ont été supprimés au sein des enseignes en difficultés (San Marina, Go Sport, André, Pimpkie…). Et plus de 1 600 sont actuellement menacés dans le cadre des procédures collectives en cours. Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce, souligne ainsi :

L'accélération des défaillances d’entreprise depuis le début de l’année démontre la grande fragilité de nombreux établissements qui ne peuvent faire face à la hausse de leurs charges, notamment immobilières, et à un endettement massif.

Et ce dernier conclut : "Il est primordial de desserrer l’étau financier qui pèse sur les entreprises pour leur permettre d’accélérer leur transformation vers une mode plus durable et plus digital. C’est également essentiel pour permettre de sauvegarder des réseaux de magasins de proximité dans les territoires."

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