Tourisme : comment s'est passée la saison estivale ?

Camille Boulate
Tourisme : comment s'est passée la saison estivale ?

Malgré une année marquée par l'inflation, les Français ont plébiscité les vacances d'été. Selon les chiffres présentés par le gouvernement ce mardi 29 août, la saison estivale a été, dans l'ensemble, très positive. Pour autant, certains défis s'annoncent pour le secteur du tourisme.

Un premier bilan de la saison estivale avait été dressé fin juillet par le gouvernement, Atout France (Agence de développement touristique de la France) et ADN Tourisme (Fédération nationale des organismes institutionnels du tourisme). Les premiers chiffres dévoilés laissaient présager une bonne saison, malgré un temps maussade et un début d'été marqué par les émeutes. Qu'en est-il en cette fin du mois d'août ? Pour répondre à cette question, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme, a dévoilé les principaux chiffres du tourisme, ce mardi 29 août, lors d'une conférence de presse. Cette dernière insiste ainsi :

C'est une très bonne saison touristique, dans la lignée de celle de 2022, qui était déjà très positive.

Dans le détail, 67 % des Français sont partis en vacances cet été (+ 3 points par rapport à 2022). 88 % d'entre eux ont choisi la France comme destination. La clientèle internationale semble également de retour, avec une augmentation des arrivées longs courriers constatée (+ 29 %). Le retour de la clientèle asiatique est également noté (+ 119 % cet été, comparé à 2022). "Selon les prévisions, les recettes internationales liées au tourisme devraient dépasser les 64 milliards d'euros (contre 58 milliards d'euros en 2022)", affirme Olivia Grégoire. Des signaux positifs qui laissent présager une bonne arrière-saison. L'hôtellerie de plein air affiche ainsi une augmentation des réservations de 26 % rien que pour le mois de septembre. Boostées par la coupe du monde de Rugby, qui débute le 8 septembre prochain, les performances touristiques en septembre et octobre devraient donc être logiquement plus élevées qu'en 2022.

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De nombreuses mutations

Des chiffres très positifs derrière lesquels se cachent de nombreuses mutations que les acteurs du tourisme devront anticiper. Parmi elles figurent les nouveaux comportements des Français en matière de tourisme et de vacances. "Les modèles classiques ont été chamboulés. Les Français ont une consommation touristique beaucoup plus court-termiste", insiste la ministre. En effet, les périodes de canicule suivies par une météo instable et pluvieuse au mois de juillet conduisent les Français à s'adapter dans leur choix de destination. Olivia Grégoire analyse ainsi :

Les réservations se font davantage à la dernière minute et on remarque un tourisme beaucoup plus homogène en termes de destination cette année.

Classiquement axés sur les littoraux, les touristes se sont davantage tournés vers la montagne et la campagne. Les Alpes du Nord affichent ainsi une hausse de fréquentation de 13 % tandis que des régions comme la Bourgogne-Franche Comté font également face à une augmentation des touristes (+ 5 % de taux de fréquentation). Aussi, après une année marquée par l'inflation, 33 % des Français affirment ne pas être partis en vacances. Parmi eux, 40 % indiquent avoir été contraints par un manque de moyens financiers. Le rapport qualité/prix devient donc logiquement prédominant. Dans ce contexte et sans grande surprise, l'hôtellerie de plein air et le locatif ont le vent en poupe, avec une hausse respective de 2 % et 11,8 %. L'hôtellerie classique, quant à elle, accuse un léger retrait (2 %). Enfin, dernier grand enseignement de cette période estivale 2023, les touristes partent moins longtemps mais plus souvent. Olivia Grégoire estime ainsi :

Les grandes vacances estivales laissent de plus en plus place à une pratique touristique étalée de mai à octobre. On part moins souvent huit jours et plus souvent quatre jours.

Et la ministre précise : "Nous sommes qu'aux prémices de toutes ces mutations. Nous avons de grands chantiers à mener et beaucoup de solutions à imaginer pour que l'ensemble des acteurs du tourisme puissent s'adapter, conserver leur rentabilité et leur compétitivité. Il faudra penser des offres plus diversifiées et adaptées aux nouvelles envies et façons de voyager."

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